L’éducation thérapeutique du patient, un rapport de l’Académie nationale de Médecine
Dans un rapport récent (10 décembre 2013), l'Académie nationale de Médecine « affirme avec force l'importance de la place de l'ETP comme partie intégrante des soins pour l'ensemble des pathologies chroniques. L'ETP contribue en effet à passer d'un modèle purement biomédical à un modèle biopsycho-social des maladies, la relation soignant-soigné s'étant profondément modifiée, évoluant d'un style paternaliste ou autoritaire vers un partenariat. La prise de conscience de l'importance de l'intégration de l'ETP dans le soin représente une évolution majeure de la médecine contemporaine, au même titre que l'apparition de l'evidence-based medecine (Médecine Fondée sur les Preuves) ou que la reconnaissance du principe de respect de l'autonomie du patient. »
La maladie chronique ressemble à un itinéraire complexe durant lequel le patient dessine des changements et dénoue lui-même des blocages, dans un temps qui lui appartient (A. Lacroix, 2007). Dans cet itinéraire s'inscrivent non seulement les événements en lien avec la maladie (événements aigus, complications...), ceux liés aux aléas de la vie (deuils, séparations affectives...) mais également les relations de la personne avec son entourage (travail, famille...).
L'ETP permet idéalement de transmettre aux malades des savoirs et des compétences d'auto-soin et d'adaptation dans son vécu avec sa maladie chronique. Etroitement liée à l'acte de soin dont elle n'est pas dissociable elle permet d'utiliser l'offre de soins de manière raisonnée. Le malade est éduqué à devenir acteur de sa maladie et non «patient».
Si L'ETP est considérée par tous comme un outil majeur de réussite de la prise en charge globale, son développement n'est pas si simple. L'Académie de Médecine pointe un certain nombre de difficultés allant de la formation des professionnels de santé, aux réformes de fond qui s'imposent au niveau de l'organisation de notre système de santé (mise en place d'équipes pluridisciplinaires, coordination territoriale, tarification...).
Et de conclure :« Plutôt que de se demander : dans le système de soins actuel, peut-on faire de l'ETP ? Il faut se dire : organisons le système de soins pour qu'on puisse y faire de l'ETP, dans la mesure où celle-ci apparaît comme une nécessité. Cette organisation passe par deux points-clefs : la formation à l'ETP et sa valorisation. »
Télécharger le rapport sur le site de l'Académie nationale de Médecine.
