Quand arrêter un traitement par Thiopurine ?

Leur efficacité thérapeutique parfaitement établie notamment dans le maintien de la rémission clinique sans corticoïdes, les positionne comme le traitement d’entretien de première ligne dans la Maladie de Crohn (MC) et de deuxième ligne dans la Rectocolite Hémorragique (RCH).

La possibilité d’interrompre un traitement efficace par Thiopurine est encore débattue. Si les dernières recommandations européennes du groupe Ecco envisagent qu’il est possible d’arrêter le traitement après 4 ans de rémission, la majorité des études disponibles montrent un risque élevé de rechute après l’interruption du traitement, et ce indépendamment de la durée de la rémission sous traitement. Ainsi, deux séries récentes ont montré que le risque cumulé de rechute 5 ans après arrêt du traitement atteignait 63 % pour la MC et 65 % pour la RCH.

Chez les sujets jeunes, tolérant bien le traitement, une administration prolongée, sous réserve d’une surveillance régulière, semble donc une option raisonnable. Au-delà de 50 ans, l’augmentation du risque de lymphome doit faire discuter de la possibilité d’interrompre le traitement après plusieurs années de rémission.

Signalons qu’en cas de rechute après arrêt de l’AZA, la reprise de ce dernier est le plus souvent efficace.

 

Références:

Xavier Treton, Yoram Bouhnik HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no 6, novembre-décembre 2010