anti TNF, passage mère-enfant

La survenue d'une grossesse chez une femme atteinte de MICI traitée par Anti-TNF est de plus en plus fréquente. Pour que celle-ci se déroule dans les meilleures conditions possibles, la maladie doit être en rémission avant, au moment de la conception et durant la grossesse, ceci parfois au prix d'un traitement lourd.

Une étude américaine récente chez 31 femmes a analysé la concentration des taux d'anti-TNF circulants dans le sang de la mère, le sang du cordon et le sang du bébé. Des dosages mensuels ont été effectués chez les nourrissons jusqu'à ce que ces taux soient indétectables. 3 anti-TNF ont été étudiés : L'Infliximab (IFX), l'Adalimumab (ADA) et le Certolizumab (CZP).

En dehors de 2 bébés, dont les mères étaient sous IFX, qui ont fait une infection respiratoire bénigne, tous les enfants étaient bien portant à la naissance.
Pour l'IFX (11 mamans) comme pour l'ADA (10 mamans), les taux étaient plus élevés dans le sang du cordon et celui du bébé que dans celui de la mère montrant un passage placentaire important.
Ces taux mettaient entre 2 et 7 mois pour l'IFX et 11 semaines pour l'ADA à se normaliser chez le bébé.
Pour le CZP (10 mamans), les concentrations indétectables dans le sang du cordon comme dans celui du bébé confirmaient son absence de franchissement de la barrière placentaire.

Une étude réalisée aux Pays Bas a montré que l'interruption de l'IFX ou l'ADA, à la fin du deuxième trimestre de la grossesse réduit considérablement la quantité d'anticorps transféré au nouveau-né et raccourcit le temps nécessaire pour que ces taux soient indétectables.

Pour chaque grossesse, il faudra évaluer le rapport bénéfice/risque : risque d'une rechute de la maladie avant le terme de la grossesse avec ses conséquences (connues) parfois catastrophiques et le risque (potentiel) de présence de taux d'IFX ou d'ADA dans le sang du bébé. On ne connait à ce jour ni les chiffres « acceptables » de ces dosages chez le nouveau-né, ni les conséquences de l'exposition néonatale aux anti-TNF-alpha sur son développement.

La présence d'anticorps circulants chez le nourrisson contre-indique l'utilisation de vaccins vivants (BCG, varicelle, rubéole, oreillons, rougeole, polio orale) dans les 6 premiers mois de la vie.

 

Références :

Mahadevan U, Wolf DC, Dubinski M, Cortot A, Lee SD, Siegel CA, Ullman T, Glover S, Valentine JF, Rubin DT, Miller, J, Abreu MT. Placental transfer of anti-TNF agents in pregnant patient with inflammatory bowel disease. Clin Gastroenterol Hepatol 2013 ; 11 : 286-292. 2013

Center for Colotis and Crohn's Disease, University of California, San Francisco, California, USA.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies publicitaires et statistiques.