Gradient Nord Sud dans les MICI ; Europe et US = même combat !


Une étude récente a été menée aux Etats-Unis, de l'Alaska à la Floride afin de rechercher si le même phénomène était observé.
Les auteurs ont exploité les résultats de 2 cohortes prospectives d'infirmières soit 175.912 femmes suivies régulièrement depuis 1976 pour l'une et 1989 pour l'autre.
Des chiffres très proches de ceux observés en Europe ont été constaté : 257 femmes ont développé une maladie de Crohn (MC) et 313 une rectocolite hémorragique (RCH) donnant une incidence annuelle de 5,6 à 10,3 selon l'âge pour la MC, et 6,2 à 12,9 pour la RCH.
En prenant en compte le lieu de résidence à la naissance et aux âges de 15 et 30 ans, c'est celui à 30 ans qui semble être le plus influent avec une incidence de RCH diminuée de 36% et de MC diminuée de 53% pour les femmes résidents au sud des Etats-Unis par rapport à celles habitant le nord.
Les femmes habitant une latitude moyenne avaient des incidences intermédiaires.
L'effet du lieu de résidence à la naissance et à 15 ans était moins marqué, à la limite de la signification statistique.
La gravité des maladies n'étaient pas différente du Nord au Sud.

Que se passe t-il dans le nord?

Si le moindre ensoleillement semble évident, d'autres facteurs sont possibles : la pollution de l'air, les variations de température corporelle, le mode de vie plus décontracté, l'humeur plus optimiste, la qualité des fruits et légumes...
Plusieurs arguments sont en faveur de l'ensoleillement par l'intermédiaire d'une carence en vitamine D dont le rôle anti-inflammatoire est connu (notamment par action suppressive sur la réponse immunitaire T). Il existe ainsi des modèles de colite expérimentale chez la souris déficiente en vitamine D, ou plus fort encore, chez la souris invalidée pour le récepteur de la vitamine D
En utilisant un indice de prédiction de la valeur sérique de vitamine D (prédit par l'exposition) , les auteurs de cette étude ont montré qu'un taux sérique élevé était associé à une moindre incidence de MC.

Ces travaux méritent bien sûr d'être étoffés avant d'envisager la vitamine D comme traitement préventif ou curatif.

Références

Khalili H, Huang ES, Ananthakrishnan AN, Higuchi L, Richter JM, Fuchs CS, Chan AT. Geographical variation and incidence of inflammatory bowel disease among US women. Gut. 2012; 61: 1686-92.
Division of Gastroenterology, Massachusetts General Hospital, Harvard Medical
School, Boston, Massachusetts 02114, USA.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies publicitaires et statistiques.