Des excréments guérisseurs…

Ce procédé n'est pas nouveau car la première description de cette technique date de 1958. Le principe en est simple: il consiste à tenter de remplacer la flore intestinale déséquilibrée d'un malade souffrant d'une colite induite par un traitement antibiotique ou d'une MICI par la flore intestinale d'un donneur sain. Longtemps considérée comme un traitement "farfelu" voire dangereux, la transplantation intestinale a gagné ses lettre de noblesse dans les colites post-antibiotiques à Clostridium difficile. Ces colites peuvent être graves quand elles sont récidivantes chez des sujets âgés et fragiles. Dans cette indication, la tranplantation fécale a donné dans des séries ouvertes quasiment 100% de bons résulttas à court et long terme et est devenu un traitement de référence même si il faut attendre le résultat d'essais contrôlés en cours pour conclure définitivement.

En pratique , les matières fécales d'un donneur sain (souvent membre de la famille) sont , aprés élimination de la présence d'agents infectieux, mélangées à une solution saline, filtrées puis introduites soit à l’aide d’une sonde naso-gastrique soit à la coloscopie, soit en lavement. Le mécanisme d'action de la transplantation est à l'étude mais certains travaux suggérent que la transplantation permet de restaurer au moins transitoirement l'équilibre de la flore tout en éliminant les agents pathogènes.

L’équipe de Borody (Centre d’étude des maladies digestives de Five Dock, en Australie) , un des pionniers de cette technique a démontré par ailleurs que les bactéries des matières fécales du donneur demeuraient dans le corps du receveur jusqu’à vingt-quatre heures après l’injection.

De nombreuses études sont en cours dans différentes pathologies sur l'efficacité et la tolérance de cette alternative thérapeutique écologique et économique !

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